Faire barrage aux pénuries
Le Gouvernement poursuit ses efforts pour lutter contre les pénuries et préserver le pouvoir d’achat des ménages.
Dans cette optique, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a donné samedi des instructions fermes aux responsables du groupe des industries agroalimentaires Agrodiv lors d’une visite d’inspection à Alger. Face aux dirigeants du groupe, dont son PDG Brahim Lazreg, le ministre a insisté sur l’impératif de garantir l’approvisionnement du marché national en produits de première nécessité, particulièrement en semoule, farine et huile. Cette directive s’inscrit dans le cadre des priorités fixées par le président de la République, visant à assurer une disponibilité continue des produits essentiels pour la population. Le ministre, qui suit de près l’évolution des entreprises relevant du groupe Agrodiv, a d’ailleurs salué les projets réalisés à travers les différentes wilayas du pays et encouragé la poursuite des efforts pour maintenir une production stable. Ces instructions ministérielles s’intègrent dans une stratégie plus large de régulation des marchés et de lutte contre la spéculation. L’exemple le plus récent de cette politique concerne le marché de la pomme de terre, un produit emblématique de la consommation des ménages algériens. Face à une hausse inquiétante des prix, qui ont atteint jusqu’à 130 dinars le kilogramme, les autorités ont rapidement réagi en activant le dispositif de régulation. La Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA), en coordination avec l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV), a ainsi lancé une opération de déstockage stratégique. Sur un stock total de 35 000 tonnes, une première tranche de 5 000 tonnes a été mise sur le marché à un prix plafonné à 75 dinars le kilogramme. La distribution de ces stocks s’effectue à travers un réseau diversifié incluant les grandes surfaces commerciales, les points de vente des offices et entreprises publiques, ainsi que des points de vente spécialement aménagés par les collectivités locales. Cette intervention sur le marché de la pomme de terre illustre la capacité de réaction des autorités face aux tensions sur les prix des produits de première nécessité. Les ministres de l’Agriculture et du Commerce ont d’ailleurs personnellement supervisé la mise en place de ce programme de déstockage, établissant des mécanismes de contrôle pour garantir son efficacité. Cette approche coordonnée vise non seulement à stabiliser les prix pour les consommateurs mais aussi à préserver les revenus des agriculteurs. Le gouvernement a également pris des mesures similaires pour d’autres produits de consommation courante. Concernant le marché de la pomme, qui connaissait aussi des tensions malgré une production nationale abondante, 144 points de vente directe ont été mis à disposition gratuitement pour les agriculteurs et producteurs de la filière. Le café, autre produit de consommation quotidienne ayant connu une hausse significative, a vu son prix plafonné à 250 dinars le paquet, une mesure visant à le maintenir accessible au plus grand nombre. Cette série d’interventions témoigne d’une politique globale et cohérente de régulation des marchés.
Lyna Larbi
