DébatsL'éditorial

Aliénation continue

«La culture est basée sur l’individu, les médias mènent vers l’uniformité ; la culture éclaire la complexité des choses, les médias les simplifient». Milan Kundera, écrivain tchèque.

Le Monde vient de publier une nouvelle diatribe qui cible cette fois le processus électoral en Algérie. Ce n’est pas une nouveauté en soi. Les médias hexagonaux se sont toujours évertués à présenter une vision fantasmée de notre pays. Ne l’oublions pas Le Monde- encore lui- avait déjà sévi en plein Hirak. À propos de Hirak, justement, nous devons nous rappeler de quelle manière les médias mainstream français ont tenté à diverses occasions de déformer l’essence du mouvement citoyen. Des médias mainstream qui se présentent sous le titre pompeux de médias d’opinion, pour faire oublier le peu d’enclin qu’ils affichent à se baser sur des faits concrets et vérifiables. Des médias qui vont, dans la compromission, jusqu’à s’impliquer dans la subornation de témoins, pour défendre « la raison d’État ». L’affaire du financement libyen de la campagne de Sarkozy nous l’a encore prouvé ces derniers jours. Ce sont ces mêmes médias qui ne ratent aucune occasion pour donner des leçons de déontologie et de liberté, au point de donner des complexes à certains de nos confrères. Il est un fait. Les médias mainstream ont de tout temps joué un rôle déterminant dans les processus d’aliénation. L’aliénation culturelle et identitaire d’abord, en imposant, le type caucasien comme standard physique et racial. L’aliénation va jusqu’à statuer que certains groupes de populations au sein d’un même pays peuvent se prévaloir de leur supériorité grâce à des caractéristiques physiques proches du standard dominant. Des pseudo-études sont même largement relayées par les médias mainstream pour justifier l’aliénation, laquelle a de tout temps servi les visées coloniales et néocoloniales et flattent l’égo de l’Homme blanc « dominateur ». Cela s’appelle du racisme de base et rien d’autre.

L’aliénation ne s’est jamais arrêtée. Elle est aujourd’hui intellectuelle et politique. Les médias mainstream veulent imposer une pensée dominante, un modèle pseudo-démocratique mis au service des élites financières au détriment du bien-être des peuples. Melissa Roumadi – Belferag

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