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Procès de Ghediri : 7 ans de prison ferme requis

Le procureur de la République près le Tribunal criminel de Dar El Beida a requis mercredi une peine de 7 ans de prison ferme à l’encontre de Ali Ghediri, poursuivi pour « participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l’Armée nationale populaire (ANP) ».

Le représentant du parquet a requis également une peine de 20 ans de prison ferme à l’encontre de Hocine Gouasmi, comparaissant dans la même affaire et qui est poursuivi pour « faux et usage de faux », « usurpation d’identité », « intelligence avec l’étranger » et  » fragilisation du moral de l’Armée nationale populaire (ANP) ». Le procureur de la République a justifié les peines requises par « la gravité des faits reprochés » aux accusés, exprimant son souhait que ces peines « sévères » puissent « servir d’exemples » à l’avenir.

Notons que le procès d’Ali Ghediri s’est ouvert hier. Lors de l’audition de l’accusé, le juge de siège lui a posé des questions sur le contenu de trois articles qu’il avait rédigé entre 2015 et 2018 et l’objectif de ces contributions, d’autant que l’un d’eux véhiculait une atteinte au moral de l’institution militaire. Répondant aux questions du juge, Ali Ghediri a indiqué avoir évoqué dans ces articles « des questions liées à l’institution militaire » et avoir « respecté le devoir de réserve prévu par la loi », estimant que « ces articles constituaient une contribution, à titre personnel, qui reflétait ses convictions et sa perception de la situation dans le pays ».  Concernant l’article paru le 25 décembre 2018 sous forme d’entretien au quotidien « El Watan », Ghediri a expliqué que cet entretien tournait autour de « la crise politique du pays et les manouvres de certaines parties visant à imposer un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika », ajoutant qu’il s’était contenté dans son entretien de « répondre aux questions du journaliste, ni plus ni moins », citant des passages dudit l’entretien.

Lors de la même audience, Hocine Gouasmi a répondu à des questions sur les visées de l’usurpation d’une deuxième identité autre que la sienne et la falsification d’une carte d’identité utilisée pour son travail, en tant que chef de parti politique nommé  » Parti de l’Algérie de demain ». L’accusé a reconnu après avoir tenté de nier les faits, qu’il avait remis 30.000 DA, à un individu pour lui préparer la carte falsifiée.  Les questions ont également concerné la nature des investissements qu’a effectué l’accusé et par lesquels il a établi des relations avec des pays étrangers, des ambassadeurs accrédités en Algérie et des personnalités étrangères suspectes, insistant sur ses propos, à savoir, « des relations établies pour un intérêt économique et pour conclure des transactions dans le domaine de l’investissement industriel et commercial ».

Répondant à une question sur la nature de sa relation avec l’accusé Ali Ghediri, l’accusé  a indiqué l’avoir rencontré par hasard dans un restaurant de la Capitale. Une rencontre, a-t-il poursuivi, suivie par d’autres visites répétées de Ghediri au siège du parti sis dans la commune de Mohammadia, des déclarations contradictoires avec celles tenues par Ghediri devant la Police judiciaire et selon lesquels c’est bien Gouasmi qui l’avait contacté et avait demandé à le voir. S’agissant de la visite effectuée par Ali Ghedir, en compagnie de l’accusé dans la maison de l’ancien ministre de l’Intérieur, le défunt Nouredine Yazid Zerhouni, Gouasmi a précisé que cette visite avait été effectuée dans le cadre des « démarches de la candidature de Ghediri à l’élection présidentielle ». Le juge de siège a également évoqué la nature du travail de l’accusé qui possède plus de 20 sociétés d’investissement, outre le fait d’être chef d’un parti politique. L’accusé a usé de faux-fuyants pour éviter de dévoiler l’objectif réel de double activité. Retraité de l’ANP, le Général-major Ali Ghediri est en détention depuis juin 2019 pour « participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l’Armée ».

R.N.

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