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Revirement sur la question sahraouie : Rien ne va plus pour le Gouvernement Sanchez

Le Gouvernement de Pedro Sanchez est sous le feu des critiques en Espagne depuis son revirement non assumé sur la question du Sahara occidental, considérée par les partis d’opposition comme un acte de soumission au Makhzen. 

La classe politique espagnole, dans son ensemble, condamne une décision qui rompt clairement avec sa position historique de neutralité, et reproche à Pedro Sanchez une décision incompréhensible et irréfléchie qui lui a valu une brouille diplomatique avec Alger. Une décision que les médias espagnols de cessent de critiquer, sur fond de rapprochement gazier entre Alger et Rome, considérant que l’étourderie de Sanchez a fait perdre à l’Espagne une opportunité de jouer un rôle majeur sur le marché gazier européen.

Les Espagnols considèrent surtout ce revirement comme un acte d’abdication et de soumission au Makhzen, d’autant que le gouvernement Sanchez n’a rien obtenu en contrepartie de ce revirement sur le statut des enclaves de Ceuta et Mellila. C’est dans ce contexte que le parti espagnol Vox a accusé le Premier ministre Pedro Sanchez de « soumission » au Maroc, en s’abstenant de demander l’inclusion des enclaves de Ceuta et Melilla dans l’Otan, sur « fond d’atteinte à l’intégrité territoriale que subit constamment l’Espagne avec les invasions de migrants dans ces villes autonomes », ont rapporté des médias locaux. La députée Vox de Ceuta, Teresa Lopez, a souligné que le Maroc a permis « une véritable invasion migratoire illégale à partir de son territoire », dont l’objectif n’est autre que « de faire pression sur l’Espagne pour qu’elle agisse en faveur de ses intérêts », ajoute la même source.

En mars dernier, Vox avait déjà réitéré sa volonté de relancer sa demande de placer les deux villes de Ceuta et Melilla sous la protection de l’Otan. Cette formation politique avait alors indiqué que cet objectif passait par une modification de l’article 6 du Traité de l’Atlantique nord, du 4 avril 1949, « afin d’inclure, explicitement, les villes espagnoles en Afrique du Nord de Ceuta et Melilla » dans le champ d’action de l’organisation politico-militaire. Le parti avait notamment cité l’afflux migratoire enregistré les 17 et 18 mai 2021, quand des milliers de candidats à l’émigration, dont de nombreux jeunes, s’étaient précipités illégalement dans l’enclave de Ceuta, avec la complicité des garde-frontières marocains. En deux jours, jusqu’à 12.000 migrants ont traversé la frontière de l’enclave espagnole, « engloutissant » la ville de 80.000 habitants. La plupart ont été refoulés mais plus de 1.000 mineurs marocains y sont restés. Selon Madrid, parmi les migrants, 1.500 étaient des mineurs, alors que l’ONG Amnesty International avance le chiffre de 2.000. Suite à cet incident sans précédent, le Parlement européen a adopté une résolution dans laquelle il a « rejeté l’utilisation par le Maroc des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un Etat membre de l’Union européenne ».

Chokri Hafed avec APS

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