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Le trafic et la consommation de drogue prennent de l’ampleur : La cote d’alerte !

Des milliers de jeunes et moins jeunes peinent à se libérer des effets du cannabis et d’autres drogues dites « douces », mais aux effets mortels.

Le constat est accablant : le trafic de drogue, de psychotropes et de cocaïne détruit des milliers de jeunes, de familles et des centaines d’élèves à l’intérieur des établissements scolaires. Les experts en la matière n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme pour tenter de sensibiliser les acteurs majeurs censés endiguer ce fléau qui gangrène la société algérienne. L’heure est grave au vu des dégâts causés par ces produits aussi toxiques que mortels. Si l’oisiveté et la quête de l’argent facile poussent davantage certains jeunes à se disputer les territoires pour commercialiser et consommer ces poisons qui viennent de l’autre côté de nos frontières, il est évident que la responsabilité est grandement partagée. Les chiffres de l’année 2022 sont effarants et interpellent les pouvoirs publics, les familles, les écoles et les mosquées. C’est connu, au moins trois délinquants sur dix se droguent. Pis encore, au moins un drogué sur deux est prêt à commettre l’irréparable devant l’impasse qu’il vit au quotidien dans les situations de désespérance, de chômage et/ou de décrochage scolaire. Ceci ne justifie pas cela, la démission collective, entre parents, société civile et écoles, a provoqué des conséquence fâcheuses sur les sujets, notamment en bas âge. Alors que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et le Commandement de la Gendarmerie nationale s’attèlent à rendre public leurs bilans annuels respectifs, celui établi par l’Armée nationale populaire renseigne, on ne peut mieux, de l’ampleur que prend ce trafic juteux, pour certains, et dévastateur pour les autres.

Avec des quantités de kif traité s’élevant à 48,54 tonnes et de 35,87 kilogramme de cocaïne, ainsi que de 10 910 403 comprimés psychotropes, saisies par les unités de l’ANP, le pays aura connu l’une des pires menaces tant sur la santé que sur la sécurité publiques. Les dernières révélations de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie donnent le tournis, notamment les saisies de cannabis entré à partir du Maroc. Si le taux de consommation de la cocaïne a augmenté de 200 % au cours des dix premiers mois de l’année 2022, les autres substances illicites ont connu une augmentation de la consommation de l’ordre de 100 % dans les écoles primaires. Il faut noter que les drogues saisies en provenance du Maroc, plaque tournante mondiale et plus gros producteur de cannabis dans le monde, sont en nette hausse. Le régime marocain encourage cette activité criminelle et a toujours voulu garder la main sur les fonds issus de ce trafic en mettant sur pied l’Agence nationale de règlementation des activités relatives au cannabis. En 2022, cette agence a accordé de nouvelles licences pour exercer des activités légales liées à cette plante, avec plus de 50 nouvelles licences octroyées pour permettre à des agriculteurs qui travaillent dans ce secteur en tant que trafiquant de cultiver le cannabis en toute légalité, et ce après que les membres du Conseil du gouvernement marocain ont adopté le projet de loi sur la légalisation de l’usage du cannabis au Maroc à des fins thérapeutiques et scientifiques. Une loi qui a suscité une grande polémique dans le Royaume. D’après une étude publiée en 2020 par le réseau indépendant « Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée », la culture du cannabis, estimée à plus de 700 tonnes annuelles, rapporterait au Maroc pas moins de 23 milliards de dollars par an. C’est dire les dégâts que causent le voisin de l’Ouest aux Algériens, mais aussi aux pays de la rive Nord de la Méditerranée. Si la prévention et la lutte contre ce fléau se poursuit sur le terrain, dans les quartiers et cités, comme dans les foyers et les hôpitaux, des milliers de jeunes et moins jeunes peinent à se libérer des effets du cannabis et d’autres drogues dites « douces », mais aux effets mortels.

Riad Lamara

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