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Meloni demandera à l’Union européenne un nouveau pacte   : L’Italie veut promouvoir un nouveau pacte pour l’Afrique

Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres italien, compte saisir l’opportunité de la réunion, aujourd’hui et demain, du Conseil européen pour demander à ses pairs de déployer davantage de ressources pour accélérer le développement de l’Afrique. Selon l’agence Reuters, qui affirme avoir consulté un document exposant la position de l’Italie en vue du Sommet extraordinaire des dirigeants européens consacré à la politique migratoire, Giorgia Meloni devrait demander aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) d’adopter un nouveau « Pacte pour l’Afrique » en vue d’accélérer le développement de ce continent.La même source ajoute que l’idée de l’Italie est de « favoriser les investissements, l’éducation, la formation, le commerce et l’emploi sur le continent ». L’un des buts visés par l’initiative : freiner les flux migratoires vers l’Europe. Mme Meloni devrait d’ailleurs appeler aujourd’hui ses collègues européens à un « engagement plus tangible » de la part de l’Europe « étayé par des ressources financières significatives » pour travailler sur tous les aspects, du contrôle des frontières à la lutte contre le trafic d’êtres humains avec les pays situés le long des routes migratoires.

Les dirigeants européens s’alarment régulièrement d’une vague migratoire nourrie par le choc alimentaire qui risque de frapper l’Afrique suite à la guerre en Ukraine. La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola (photo), avait déjà mis en garde, il y a quelques mois, contre des «mouvements migratoires de masse » vers l’Union européenne (UE) en raison de l’exacerbation de la crise alimentaire en Afrique. « Ma préoccupation à long terme est que les problèmes logistiques que nous avons dans le transport des céréales, de la nourriture, des approvisionnements, des engrais, entre autres, vers les pays africains resteront un grand défi. Ce qui signifie que ce ne sera pas seulement une crise énergétique, mais aussi une crise de la faim, une crise alimentaire en Afrique », avait-elle déclaré dans un entretien accordé à l’agence de presse portugaise Lusa. « L’UE doit se préparer à ce qu’il y ait des mouvements migratoires de masse vers l’espace européen », avait-elle ajouté.

L’Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) avait annoncé, le 13 janvier dernier, que le nombre d’entrées irrégulières dans les pays membres de l’Union européenne a enregistré une augmentation de 64 % en 2022 comparativement à 2021, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2016. Selon l’agence, 330 000 entrées irrégulières ont été enregistrées durant l’année écoulée. Sur la route des Balkans occidentaux 145 600 passages ont été recensés, soit une hausse de 136 % par rapport à l’année précédente. La route de la Méditerranée centrale, deuxième la plus empruntée, a vu le nombre de passages dépasser 100 000, ce qui représente une hausse de plus de 50 %.

La présidente du Conseil des ministres italien fait du rapprochement entre l’Europe et l’Afrique un axe prioritaire de sa politique étrangère. Ses premiers voyages à l’étranger ont été d’ailleurs effectués en Afrique. En Algérie et en Libye, plus précisément. Ce choix constitue un symbole fort de sa volonté de faire également de la Méditerranée un espace de prospérité partagée. Son objectif est de favoriser, à travers la mise en place du « Plan Mattei », la coopération économique euro-africaine et de stabiliser la Méditerranée.

C’est lors d’un discours prononcé, début décembre 2022, à la séance de clôture de la 8ème édition du Forum du dialogue méditerranéen MED, organisé à Rome par le ministère italien des Affaires étrangères et l’Institut pour les études politiques internationales, que Giorgia Meloni a révélé les grands axes du « Plan Mattei » pour l’Afrique et appelé à  instaurer une « collaboration vertueuse » entre les pays des deux rives de la Méditerranée. « Nous comprenons que la construction d’un espace partagé de richesse est le seul moyen de traiter efficacement des problèmes urgents tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la santé », avait-elle indiqué, estimant que « les pays de l’UE ne peuvent prospérer que si leurs voisins africains le sont ».

Pour Giorgia Meloni, la Méditerranée divise mais unit aussi l’UE et l’Afrique. « La stabilité et la sécurité dans cette zone sont la condition préalable au développement économique et social des États européens et africains », avait-elle insisté. A ce propos, Mme Meloni indiquera que les priorités « les plus urgentes » du gouvernement italien en matière de politique étrangère et de sécurité comprennent « la stabilisation complète et durable de la Libye », la lutte contre la propagation du « radicalisme extrémiste » dans la région subsaharienne et le démantèlement des réseaux de migrants illégaux.

Khider Larbi

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