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L’alliance s’accorde à prolonger la baisse des quotas jusqu’à la fin 2024 : L’Opep + arrache un accord à minima

Les dissensions entre les membres de l’Alliance autour des niveaux de référence pour opérer des coupes de production de pétrole n’ont pas permis hier à l’Opep+ de parvenir à un accord sur la modification de l’offre actuelle de brut sur le marché. Ils sont, cependant parvenus, en fin de journée, à s’accorder sur une extension des baisses actuelles de production jusqu’à la fin de 2024, avec une révision des objectifs de production à la baisse dès l’année prochaine, alors que l’Arabie saoudite, plus grand producteur de l’Opep, a décidé d’élargir sa coupe volontaire de production à un millions de barils/jour dès le mois de juillet prochain.

L’Opep+ a confirmé, à l’issue de sa 35e réunion ministérielle, la deuxième qui se tient en présentielle depuis la pandémie, le maintien des réductions actuelles de 2 millions de barils/jour de la production sur toute l’année 2023 puis en 2024. L’objectif de production des pays de l’Opep + sur l’année 2024 est fixé à 40,46 millions de barils par jour. En effet, l’alliance a décidé au bout de sept heures de discussions de réduire les objectifs de production globale à partir de 2024 de 1,4 million de barils supplémentaires par jour. La rencontre s’annonçait difficile bien avant qu’elle ne commence, en raison des signaux contradictoires sur la politique que l’alliance devait adopter. Alors que certains tablaient sur une réduction supplémentaire de la production pouvant atteindre 1 million de barils/jour, d’autres avait anticipé un maintien du statut quo. Mais les travaux de la réunion d’hier semblent s’être surtout concentrés sur le respect des objectifs de production et dans ce sillage la définition des niveaux de production sur la base desquels sont opérées les coupes. Une question qui suscite d’ailleurs des différends entre les membres de l’Alliance et sur laquelle les Émirats arabes Unis interviennent à chaque fois, pour augmenter ce niveau de référence au regard de ses capacités de production lesquels ont augmenté. A contrario certains producteurs qui n’arrivent pas à respecter leurs quotas en raison de leurs faibles capacités de production, rejettent toute révision à la baisse de ces niveaux de référence, révision qui se traduirait par une baisse réelle de leur production. C’est dans ce contexte que les Émirats arabes unis ont obtenu une augmentation de leur production.

De son côté l’Arabie saoudite a annoncé un élargissement de ses coupes volontaire de production. Elle ainsi décidé d’une réduction supplémentaire de ses extractions de 500.000 barils/ jour, ce qui porte le volume de brut que le principal producteur de l’Opep retire du marché volontairement et en dehors des quotas à 1 million de barils/ jour et ce dès le mois de juillet prochain.

L’Algérie prolonge ses coupes volontaires jusqu’à fin 2024

L’Algérie a également décidé de contribuer à l’effort destiné à stabiliser le marché pétrolier et a annoncé qu’elle prolongeait ses coupes volontaires de production jusqu’à décembre 2024.  Selon un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines publié hier, « l’Algérie prolongera sa réduction volontaire de 48.000 barils de pétrole par jour jusqu’à fin décembre 2024, par mesure de précaution, en coordination avec les pays participant à l’accord Opep+, qui avaient précédemment annoncé des réductions volontaires en avril dernier ». « Cette réduction volontaire se fera à partir du niveau de production requis, comme convenu lors de la 35e réunion ministérielle de l’Opep+ du 4 juin 2023 », tenue en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a-t-on précisé de même source. A l’issue des réunions, M. Arkab a déclaré que « les pays de l’Opep+ sont particulièrement attentifs à l’évolution des fondamentaux du marché pétrolier international », selon la même source. « La conjoncture économique mondiale devrait croitre modérément jusqu’à la fin de l’année en raison d’une croissance faible dans les pays industrialisés, une inflation élevée et un rebond modéré de la croissance économique dans les pays émergents. L’ensemble de ces facteurs agissent sur la demande mondiale de pétrole qui devrait rester relativement contenue au second semestre 2023 alors que le marché pétrolier reste convenablement approvisionné », souligne le ministre cité dans le communiqué. « Au terme de nos discussions, les pays de la Déclaration de Coopération ont décidé de maintenir les niveaux de production décidés en octobre 2022 pour le reste de l’année en cours », a-t-il fait savoir.

Samira Ghrib

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