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Exploitation de la mine de zinc et de plomb de Tala Hamza : Le projet en phase de lancement

L’exploitation de la mine de zinc et de plomb de Tala Hamza dans la wilaya de Béjaïa sera bientôt lancée. Les études ont été finalisées, la méthode d’exploitation la plus en accord avec les préoccupations environnementales a été choisie et le potentiel de la mine identifié, de même que les procédures administratives ont été finalisées pour permettre le lancement des travaux, selon une responsable du ministère de l’Énergie et des Mines.

Dans un entretien avec l’APS, la Directrice générale des mines, Nadjiba Bourenane, a indiqué que le projet d’exploitation de la mine de Tala Hamza permettra à l’Algérie de disposer d’une « mine de référence mondiale ».  Si les deux minéraux font partie de la liste des minéraux critiques et stratégiques pour les applications industrielles, la responsable du ministère de l’Énergie et des Mines a souligné que les prix de ces métaux ne cessent d’augmenter sur le marché international avec des besoins de plus en plus croissants. En juin 2023, le prix du zinc s’établissait à 2.271 dollars la tonne, tandis que le prix du plomb avait atteint 1.989 dollars la tonne, rappelle-t-elle dans ce contexte. Au-delà, de l’importance stratégique du projet d’exploitation de la mine, lequel est adossé à la réalisation d’une unité industrielle pour la transformation du minerai, celui-ci aura des retombées économiques directes autant sur l’économie nationale que sur l’économie locale. Dans ce contexte, la même responsable a souligné que le gisement, situé à la frontière des daïras de Tichy et d’Amizour et divisé par les communes de Tala Hamza et d’Amizour près du village d’Ait Bouzid (Izghaine), s’étend sur une superficie de 234 hectares avec des réserves estimées à 34 millions de tonnes, pour une production annuelle de 169.000 tonnes de concentré de zinc et 30.000 tonnes de plomb. Et d’ajouter que les retombées de ce projet seront « très importantes ». Dans ce sens, elle a cité notamment l’impact positif sur l’emploi, avec la création de 700 emplois directs et 4.000 emplois indirects, la réduction des importations, la satisfaction du marché national et l’exportation des excédents, ainsi que la contribution au développement de la wilaya de Béjaia.

L’importance stratégique du projet n’a pas occulté les préoccupations liées à la préservation de l’environnement. Un aspect qui a été sérieusement pris en compte dans les études réalisées. Nadjiba Bourenane explique ainsi  que « toutes les études nécessaires à la réalisation de ce projet stratégique ont été réalisées, notamment l’étude de faisabilité détaillée comprenant plusieurs volets techniques, à savoir l’exploration, l’exploitation, le traitement, la planification minière, l’impact environnemental, ainsi que l’étude technico-économique avec la modélisation économique, en plus de l’élaboration d’une étude de marché pour pouvoir prouver la rentabilité de cet investissement ». Ces études ont été réalisées par des bureaux internationaux avec le concours des autorités locales et nationales, des acteurs de la société civile et de la communauté universitaire, ainsi que des bureaux d’études nationaux, a-t-elle précisé. « Sur le plan de l’environnement, toutes les études nécessaires ont été achevées et validées par les autorités compétentes pour évaluer l’impact de l’exploitation du gisement, avec le choix d’une méthode d’exploitation souterraine appropriée qui permet la préservation du site et répond aux impératifs environnementaux. Il s’agit de la méthode dite de chambre remblayée descendante approuvée par les services compétents », a fait savoir Mme Bourenane, assurant que « cette méthode permet d’extraire le minerai et de remplacer le vide créé sans provoquer de changement sur le site de ce gisement ». Nous sommes en cours d’achèvement des autres volets du projet relatif notamment au transport, à l’eau et à l’aménagement du quai du port de Bejaïa. Il est prévu aussi la réalisation d’une usine complète pour la transformation et de traitement des deux minerais, avec une politique de recrutement basée sur le recours à la main d’œuvre locale pour assurer une meilleure intégration de ce projet dans la wilaya de Béjaia », a-t-elle également souligné. Après l’obtention des autorisations nécessaires à son lancement, la société mixte algéro-australienne « Western Mediterranean Zinc » (WMZ) (partenariat entre le groupe Sonarem et Terramin Australia) et chargée de la réalisation du projet, devra entamer prochainement les étapes d’exploitation du site consistant en le lancement les travaux de l’ouverture de la mine. En outre, plusieurs procédures administratives ont été engagées en vue de libérer les terrains d’assiettes ainsi que les accès en vue d’accélérer le processus de l’entrée en exploitation de ce gisement et la réalisation de l’usine de transformation, a-t-elle noté, tout en relevant que les travaux sont également tributaires de la déclaration de l’utilité publique du projet, le déclassement du terrain agricole ainsi que l’expropriation et les indemnisations qui en découlent. Mme Bourenane a assuré, à ce propos, que les services du ministère de l’Energie et des mines suivent de près l’évolution de ce projet avec les services de la wilaya de Béjaïa. « La parution du décret sur la déclaration de l’utilité publique du projet permettra de lancer les opérations de régularisation juridiques des terrains des riverains situés dans le périmètre de la mine », a-t-elle noté, ajoutant que les géomètres ont été désignés pour entamer l’opération de délimitation des parcelles situées dans le périmètre du gisement. Parallèlement aux actions engagées sur le terrain pour le lancement de ce projet, une nouvelle reconfiguration des parts dans la société en charge du projet a été opérée afin de se conformer à la règle 51/49″ de la loi de Finances 2020 dont les dispositions imposent à la partie algérienne de détenir la majorité des parts. Depuis le 23 mars dernier, la répartition des parts d’actionnaires a été modifiée permettant à la partie algérienne représentée par filiales du groupe Manadjim El-Djazair, l’Entreprise nationale des produits miniers non-ferreux et des substances utiles (ENOF-SPA) et l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM) de détenir la majorité des parts à 51% de la société contre 49% pour l’entreprise australienne Terramin.

Hocine Fadheli

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