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Crise au Niger : Seule la voie diplomatique

Alors que les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest semblent persister à vouloir pousser vers une intervention militaire au Niger pour rétablir le président renversé, il y a quelques jours par un coup d’État militaire, un consensus se dégage au niveau international sur la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise qui secoue ce pays du Sahel.

Les chefs d’états-majors des pays de la Cédéao doivent se réunir jeudi et vendredi à Accra au Ghana. La réunion qui devrait se tenir initialement samedi dernier a été au départ reporté pour le lundi suivant, mais devrait se tenir au final jeudi. Celle-ci intervient après le sommet de la Cédéao qui s’est tenu jeudi et qui a donné le feu vert pour déployer une « force en attente », dans l’éventualité d’une intervention militaire au Niger pour rétablir de force le président déchu Mohamed Bazoum. Une option qui est loin de faire l’unanimité d’autant plus que celle-ci, et contrairement, aux interventions passées de la Cédéao n’a aucune couverture légale. Elle ne dispose pas de mandat de l’ONU et encore moins d’un accord de l’UA. Cette option suscite même une forte opposition au sein des pays de la Cédéao. C’est le cas notamment du Nigéria sur lequel cette intervention doit s’appuyer où le recours à un déploiement militaire au Niger n’a pas reçu le quitus du Sénat et provoque une forte opposition aussi bien au sein de la classe politique que de la population.

Une situation qui souligne d’ailleurs la nécessité de privilégier les solutions diplomatiques pacifiques et d’éviter tout recours à la force.

L’Algérie a d’ailleurs été la première à s’opposer à toute intervention militaire étrangère au Niger. Soulignant son attachement au retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays avec lequel elle partage 1.000 kilomètres de frontières a assuré que seules les voies diplomatiques peuvent garantir une solution à la crise. Elle a également mis en garde contre les risques de dérapage sécuritaire que pourrait induire une intervention militaire dans cette région déjà extrêmement instable. Une position que rejoignent plusieurs pays et de grandes puissances. En plus de l’Allemagne et de l’Italie, les Etats-Unis qui disposent d’une base militaire au Niger ont également affiché leur soutien à un règlement diplomatique de la crise. Moscou a également affiché son opposition à une intervention militaire.

Mardi, au cours d’un entretien téléphonique, le président russe Vladimir Poutine et le président de la transition au Mali Assimi Goïta, ont souligné « l’importance de régler la situation » au Niger, « uniquement par des moyens pacifiques politico-diplomatiques ».

Il faut noter que l’Algérie qui s’illustre par ses positions en faveur du respect du droit international, qui soutient le retour à  l’ordre constitutionnel et s’oppose à l’interventionnisme militaire, peut s’imposer en médiateur de choix dans le règlement de la crise au Niger. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs affiché la prédisposition de l’Algérie de venir en aide aux Nigériens dans le règlement de cette crise s’ils en font la demande.

Hocine Fadheli

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