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Répondre aux enjeux de cybersécurité

La cybersécurité et la protection des données sont un véritable enjeu, notamment dans un contexte où l’Algérie entend accélérer la numérisation des services publiques et de son économie. Ainsi, et après la mise en place d’une Autorité nationale chargée de la protection des données personnelles et qui a commencé à pleinement prendre en charge ses missions en ce mois d’août, une nouvelle structure qui aura pour rôle de contribuer aux politiques de lutte contre les cyber-attaques a été mise en place. Ains, le Centre de Recherche en information scientifique et technique (Cerist) a créé une filiale dédiée à la lutte contre les attaques cybernétiques. Ce bureau contribuera à la protection des données à la sécurité informatique.

Selon la Radio algérienne, la Cerist a créé une filiale -Proxylan- dédiée à la cybersécurité et à la digitalisation. Cette filiale assure ainsi un accompagnement des entreprises partenaires en matière d’implémentation des process de cybersécurité depuis le début du projet jusqu’à sa finalisation, et participe aussi à la gestion des crises en cas d’attaques cybernétiques.

Proxylan a ainsi accompagné de nombreuses entreprises algériennes en identifiant les vulnérabilités de leurs sites Web. Un total de 85 contrats de partenariat ont été signés avec de grandes entreprises en Algérie, les aidant à effectuer des audits et à identifier les vulnérabilités de leurs sites. Dans ce contexte, le directeur du centre, Kamel Boukhalfa, a indiqué dans une déclaration à la Radio algérienne que la sécurité cybernétique revêt une grande importance en raison des nombreuses attaques qui se produisent dans le monde dans divers domaines, devenant une priorité pour tous les pays. Il a souligné dans ce sens le « rôle crucial » que doit jouer le Cerist dans la promotion de la recherche en sécurité informatique, réseaux et intelligence artificielle, ainsi que dans la coordination et la mise en œuvre des programmes nationaux d’information scientifique.

Il est utile de noter que l’Algérie continue de faire l’objet de sévères attaques cybernétiques, notamment de la part du voisin de l’Ouest. Ainsi, dans un rapport publié au mois de février dernier par le leader de la cybersécurité Kaspersky a montré que notre pays figure dans le Top-12 des pays qui subissent des attaques cybernétiques. Classée à la 6e  place, avec une moyenne de 9,6% de l’ensemble des attaques, l’Algérie est devancée par l’Afghanistan (9,11%), le Rwanda (8,32%), le Bénin (8,16%) et la Guinée-Bissau (8,01%). Mais en termes d’attaques permanentes, notre pays figure également dans le Top-12 en occupant la 4ème place derrière l’Afghanistan, l’Afrique du sud et l’Albanie et devance l’Allemagne, l’Angola, l’Antarctique, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Arménie, l’Australie et l’Autriche.

Cybersécurité, une question de souveraineté nationale

Face aux risques auxquels fait face l’Algérie, le président de la Républiquea souligné lors d’une réunion du Conseil des ministres tenues au mois de juillet dernier que la cybersécurité est un enjeu de souveraineté nationale. Il a ainsi mis l’accent sur « l’intérêt devant être accordé à la cybersécurité, une question à traiter comme étant une affaire de souveraineté nationale à préserver par les enfants de l’Algérie parmi les compétences et énergies nationales en vue de s’adapter aux mutations survenant dans ce domaine ». Lors d’un séminaire national sur la stratégie nationale de cybersécurité tenu au mois de juin, le Chef de l’État a souligné que  « les exigences de sécurité nationale, avec ses dimensions politique, militaire, économique, sociétale, voire technologique, nécessitent l’élaboration d’une stratégie nationale intégrée dans le domaine du numérique, qui allie proactivité, prévention des menaces et des vulnérabilités dans le cyberespace, la protection des systèmes et des données, ainsi que la promotion d’une culture numérique citoyenne et nationale fondée sur une sensibilisation permanente », ainsi que « la veille stratégique au niveau de toutes les institutions » . Il a également ajouté que «la mise en œuvre d’une stratégie de numérisation étudiée est un choix rationnel et souverain, étant donné que la numérisation est un « pari essentiel dans la moralité des affaires publiques, la lutte contre la corruption et le développement d’un nouveau système de gestion ». Il a également appelé les différents intervenants à faire preuve de sens des responsabilités, et à coopérer dans ce domaine sensible et complexe. A ce titre, le président Tebboune  a souligné « l’importance de la cybersécurité s’accroît avec l’orientation consciente et ambitieuse de l’État en vue de  faire un saut qualitatif dans le domaine de la conduite des affaires publiques, sachant que l’essor du développement recherché, passe par la rationalisation de la gouvernance, et l’amélioration de la qualité des performances des entreprises, la valorisation des capacités et la mobilisation de toutes les ressources pour permettre à la nouvelle Algérie de se hisser au rang des pays développés ».

Sabrina Aziouez

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