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Conseil de sécurité de L’ONU : Attaf souligne à Londres les priorités de l’Algérie

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, effectue depuis hier une visite à Londres dans le cadre de la tenue de la 2e session du dialogue stratégique algéro-britannique.

Au-delà des entretiens officiels, le chef de la diplomatie algérienne a pris part est intervenu au cours de rencontres organisées par de prestigieuses institutions britanniques à l’image de Chatham House et Wilton Park. L’occasion pour Attaf de mettre en avant la vision de l’Algérie concernant la situation au Sahel, mais aussi ses priorités lors de son prochain mandat au Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi lors d’une rencontre consultative sur le Conseil de sécurité, organisée dans la prestigieuse institution de Wilton Park, Ahmed Attaf, a mis en exergue, dans une allocution qu’il a prononcée, les priorités sur lesquelles l’Algérie mettra l’accent lors de son prochain mandat au Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les questions liées au monde arabe et au continent africain. Le MAE a évoqué le contexte international dans lequel intervient l’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité et les priorités sur lesquelles le pays mettra l’accent lors de son prochain mandat. « Rejoindre le Conseil de sécurité est gratifiant, mais aussi extrêmement exigeant. Nous aspirons sincèrement à apporter de nouvelles perspectives, étant pleinement conscients du contexte particulièrement difficile dans lequel se déroule notre mandat », a déclaré M. Attaf devant les participants à cette réunion, tout en rappelant que l’Algérie a déjà servi trois fois en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, la dernière fois en 2004-2005.

 « Les défis qui nous attendent se sont diversifiés et sont devenus plus difficiles à relever, et les promesses du système des Nations unies se sont révélées plus difficiles à tenir », a-t-il poursuivi.  Par conséquent, a-t-il relevé, « il est devenu tout à fait clair que les divergences et les divisions géopolitiques croissantes entre les membres permanents ont empiété sur toutes les délibérations du Conseil de sécurité et inhibé la capacité d’action de ce dernier ». Et d’ajouter dans ce contexte : « Cette situation a ravivé les exigences mondiales en faveur d’une réforme globale pour aider le Conseil de sécurité à surmonter ses difficultés internes et à apporter des réponses adéquates aux défis actuels ». Donc, a enchaîné le ministre, « nous pensons également que nous n’avons pas d’alternative au Conseil de sécurité et que nous devons le faire fonctionner et être à la hauteur des aspirations et des attentes que nos peuples ont collectivement placées en lui »

« C’est dans cet esprit que l’Algérie se prépare à rejoindre le Conseil de sécurité, pleinement motivée à apporter sa juste part à l’effort collectif de préservation de la paix et de la sécurité internationales », a également souligné M. Attaf. « L’Algérie plaidera fermement en faveur de la nécessité de dépasser l’approche du statu quo, de s’attaquer aux causes profondes des conflits et des situations de crise, d’accorder davantage d’attention au rôle des femmes dans les processus de paix et au sort des enfants dans les conflits armés, de proposer un nouveau modèle d’opérations de paix plus adapté aux contextes contemporains et enfin de travailler main dans la main avec les organisations régionales, notamment l’Union africaine et la Ligue arabe », a indiqué Attaf.

Le ministre a ainsi énuméré les priorités de l’Algérie dans ce sillage qui, a-t-il dit, « consistent avant tout à œuvrer pour raviver l’intérêt et l’engagement du Conseil de sécurité dans la résolution des conflits et des crises qui font rage dans les régions africaine et arabe, en étroite collaboration avec l’Union africaine et la Ligue arabe ».

Dans la région arabe, la tragédie en cours dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Ghaza assiégée, « est un horrible rappel de la nécessité urgente de régler correctement la question palestinienne, conformément à la solution à deux Etats convenue par la communauté internationale il y a des décennies », a-t-il ajouté. « En Afrique, la région du Sahel est devenue le foyer de la plus forte concentration au monde de points chauds de conflits armés et de crises multidimensionnelles, s’étendant sous la forme d’un ‘arc de feu’, de la mer Rouge à l’océan Atlantique, du Soudan au Sahara occidental », a-t-il ajouté. « En quelques années seulement, cette région est devenue l’épicentre mondial du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, dans un contexte d’instabilité politique croissante provoquée par la récente résurgence de changements anticonstitutionnels de gouvernement », a rappelé M. Attaf.

Justement la situation au Sahel a été au cœur au cœur d’une conférence que le chef de la diplomatie algérienne a animée i à l’Institut « Chatham House ». Dans ce cadre, M. Attaf a mis en relief les principales caractéristiques de cette région et les défis auxquels elle est confrontée sur les plans politique, économique et sécuritaire Il a exposé aux participants le rôle joué par l’Algérie dans son voisinage direct, « notamment en termes de médiation pour mettre un terme aux crises et aux conflits et conduire les efforts de coopération régionale face aux menaces transfrontalières, en sus du financement et de la réalisation de projets de développement dans les pays du voisinage par le biais de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACISD) ».

Chokri Hafed

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