64e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960: La fin des illusions coloniales françaises
Le 11 décembre 2024 marque le 64e anniversaire des manifestations historiques de 1960, un moment crucial de la guerre de libération nationale. Ces événements, commémorés avec solennité à la Place de la Résistance à Alger, continuent de résonner profondément dans la mémoire collective et symbolisent la détermination d’un peuple dans sa lutte contre la colonisation française.
Les manifestations du 11 décembre 1960 ont mis fin aux illusions coloniales françaises. Elles permettent aussi de porter la voix des Algériens et l’internationaliser. En décembre 1960, le général Charles de Gaulle, récemment arrivé au pouvoir, tente de maintenir l’Algérie sous domination française à travers son controversé « plan de troisième voie ». C’est dans ce contexte que les Algériens vont manifester massivement, défiant l’ordre colonial et portant leur message d’autodétermination sur la scène internationale. Dans ce sens, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïdi Rebiga a souligné hier lors d’une cérémonie de commémoration à la Place de la Résistance à Alger, que ces manifestations ont été bien plus qu’un simple moment de protestation, c’est « une étape à forte portée symbolique et fortement expressive du ralliement du peuple autour de sa direction ». « Elles ont, aussi, sur un autre plan, frayé la voie vers la consécration des positions de principe de l’Algérie indépendante dans son soutien aux causes justes et au droit à l’autodétermination et dans son attachement aux principes de décolonisation et de non-ingérence dans les affaires internes des peuples et des nations », a-t-il poursuivi. Ces manifestations populaires ont eu un impact diplomatique considérable, « donnant un nouveau souffle à la Révolution et contribuant à l’internationalisation de la cause algérienne et à la collecte de soutiens internationaux, ce qui s’est traduit par l’inscription de la cause algérienne à l’ordre du jour de la 15e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, sans compter le soutien politique et l’élan médiatique que ces évènements ont suscité en faveur de la Guerre de libération ». Les images sanglantes capturées par les journalistes italiens Bernardo Valli et Pierro Angela ont joué un rôle déterminant, démentant « la propagande mensongère du colonisateur » et attirant l’attention internationale sur la réalité du conflit. Rebiga a également tenu à rendre hommage à l’Armée nationale populaire (ANP), « digne héritière de l’Armée de libération nationale », qui a veillé à « la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité du pays ». Aujourd’hui, 64 ans après ces événements, l’Algérie poursuit sa construction nationale. Comme le rappelle Rebiga, le pays « avance à pas fermes sur la voie du renouveau et du développement », sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune.
Les résidus de l’OAS s’accrochent à l’illusion de l’Algérie française
Pour sa part, le président du Conseil de la Nation et Moudjahid Salah Goudji a souligné que les manifestations d' »événement marquant, riche en tragédies et en crimes contre l’humanité perpétrés par le colonialisme de peuplement français ». Il a rappelé ces mobilisations ont clairement signifié au colonisateur que « la victoire était inéluctable ». Les manifestants sont sortis pacifiquement pour réaffirmer leur droit à l’autodétermination, alors même que de Gaulle tentait de maintenir « l’Algérie française ». Comme le souligne Goudjil, « le peuple algérien voulait adresser un message clair : il ne s’agissait pas d’une rébellion mais d’une révolution populaire non élitiste ». M. Goudjil s’est, par ailleurs, interrogé sur « le destin des peuples libres et victorieux qui ne peuvent choisir que celui de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance », affirmant que l’Algérie est « libre et indépendante » et « n’est pas française et ne le sera jamais ». Il a estimé que « tant que le colonialisme persiste à bafouer les droits des peuples et à chercher à perpétuer l’occupation dans le monde, notamment en Afrique, l’Algérie, libre et indépendante, continuera à hanter les puissances coloniales, leur rappelant l’inéluctabilité de l’histoire et le sort qui les attend ». M. Goudjil s’est attardé sur « les spectres de cette idéologie coloniale de peuplement, répugnante et obsolète » qui, a-t-il relevé, « continuent de planer autour de la souveraineté des nations, de leur sécurité, des droits des peuples et de leurs richesses » et « s’efforcent en vain de ressusciter une gloire maudite, entachée de sang, nourrissant leurs ambitions par des alliances sournoises, des complots et un voisinage hostile ». Il a regretté que 70 ans après le déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale et 62 ans après l’indépendance de l’Algérie, « les résidus de cette organisation terroriste coloniale (OAS) s’accrochent toujours à l’illusion de +l’Algérie française+ », notamment « après l’infiltration de leur idéologie extrémiste et exclusive dans certains cercles officiels français, exprimant ainsi le désir de ressusciter une pensée coloniale révolue et de créer un climat propice à l’aggravation des tensions ».
Goudjil souligne aussi qu’aujourd’hui « la mémoire nationale a recouvré la place qui est sienne dans le présent de la nation algérienne ». Cette commémoration n’est pas qu’un exercice historique, mais un acte politique qui rappelle les principes fondateurs de l’indépendance.
Ces manifestations incarnent un message universel de résistance à l’oppression. Comme le formule Goudjil : « Tant que le colonialisme persiste à bafouer les droits des peuples, l’Algérie, libre et indépendante, continuera à hanter les puissances coloniales, leur rappelant l’inéluctabilité de l’histoire. »
Chokri Hafed