Premier appel d’offres sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures: Alnaft fixe les conditions de participation
L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a récemment lancé l’Algeria Bid Round 2024, un appel d’offres pour l’exploration et le développement des hydrocarbures en Algérie, le premier du genre depuis 2014. Cet appel d’offres s’inscrit dans le cadre de la loi 19-13 du 11 décembre 2019 régissant le secteur des hydrocarbures et de la loi 06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.
L’appel d’offres propose six opportunités stratégiques couvrant des zones d’importance majeure pour l’exploration pétrolière et gazière. La première opportunité concerne, selon ce document, le lieudit « Le Grand M’Zaid » situé dans une zone stratégique entre Hassi R’Mel et Hassi Messaoud et doté d’une surface de 12 759 KM2 avec trois blocs soit 425a, 425 b et 438 b. La deuxième opportunité offerte par ALNAFT est relative au « Toual » sise dans le bassin de Berkine et englobe quatre blocs soit 213a, 236c, 237d et 246b sur une surface de 6424,02 KM2. La troisième opportunité concerne le site « Ahara » dans la wilaya d’Illizi et comporte 11 blocs sur une surface de 17 653,96 KM2. La quatrième opportunité concerne, selon notre source, le site « Reggane II » situé dans le bassin de Reggane avec sept blocs sur une surface de 40 827,57 KM2. La cinquième opportunité « Guern El Guessa II » sise dans le bassin de Gourra Timimoune avec cinq blocs qui s’étendent sur une surface de 36 374 KM2.
La sixième opportunité « Zerafa II » est situé, selon ce document, dans le bassin de Ahnet Gourara et englobe sept blocs sur une surface de 38 697,73 KM2. ALNAFT a défini des conditions précises pour la participation à cet appel d’offres. Les entreprises étrangères intéressées doivent suivre un processus rigoureux. Premièrement, elles sont tenues de signer un accord de non-divulgation, garantissant la confidentialité des informations obtenues. L’accès aux documents et données des six blocs via la plateforme numérique est conditionné par cet engagement. Les frais d’participation sont également clairement établis. Chaque entreprise doit s’acquitter de 25 000 dollars hors taxes par bloc, couvrant les frais du dossier d’appel d’offres et les droits d’accès aux données. Une certification de préqualification délivrée par ALNAFT est obligatoire, bien que les entreprises en cours de préqualification puissent également participer. Le calendrier de mise en œuvre est précisément défini. Les sessions de clarification se clôtureront le 1er mars 2025, avec les séances d’ouverture et d’évaluation des offres financières prévues le 15 avril 2025. La signature des contrats avec les partenaires sélectionnés est programmée pour le 29 mai 2025. Les types de contrats proposés sont des joint-ventures entre Sonatrach et ses partenaires internationaux, avec un financement mixte variant entre entre 75, 80, 85 et 100% pour le partenaire étranger. L’évaluation des offres sera différenciée : certains blocs seront évalués uniquement sur des critères techniques, tandis que d’autres le seront sur une combinaison de critères techniques et financiers.
À la fin de la période d’accès, fixée au 1er avril 2025, les entreprises devront supprimer toutes les données obtenues. Cette mesure s’applique également aux candidats non retenus ou n’ayant pas soumis d’offre. Les demandes d’éclaircissements peuvent être adressées au président de la commission de l’appel d’offres jusqu’au 1er mars 2025, avec des réponses garanties dans un délai de dix jours. Des réunions explicatives pourront être organisées à Alger ou en visioconférence, offrant aux entreprises internationales une opportunité de mieux comprendre les détails de cet appel d’offres. Notons que cet appel d’offres entre dans le cadre des politiques mises en place pour relancer l’activité amont dans l’objectif de consolider les capacités de production et les réserves en hydrocarbures notamment en gaz. Un objectif d’ailleurs adossé à un important plan d’investissement de la Sonatrach de 50 milliards de dollars à moyen terme et qui aspire à porter la production de gaz à 200 milliards de M3/an, d’ici à 2027.
Hakim Aomar