Formation Professionnelle : Une feuille de route pour s’adapter au marché du travail
Dans un contexte de mutations technologiques profondes et d’évolution rapide du marché du travail, l’Algérie engage une réforme majeure de son système de formation professionnelle. Les assises nationales sur la formation professionnelle, qui se sont ouvertes hier au Centre international de Conférences Abdelatif-Rahal à Alger, ont l’objectif de se pencher sur une réforme du secteur dans cette perspective. M. Yacine El Mahdi Oualid, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a clairement défini l’enjeu de ces assises en déclarant qu’elles avaient « pour objectif d’élaborer une feuille de route visant à promouvoir le secteur, conformément aux besoins du marché du travail. » Cette initiative s’appuie sur un réseau déjà substantiel de plus de 1.200 établissements de formation accueillant plus de 600.000 stagiaires chaque année, que le ministre qualifie de « pierre angulaire du marché du travail. » L’urgence de cette réforme est soulignée par les données de l’Organisation internationale du travail (OIT), citées par le ministre, selon lesquelles « 60% des métiers de l’avenir requièrent de nouvelles compétences technologiques et professionnelles. » Face à ce constat, la modernisation du système de formation professionnelle devient une priorité nationale. Pour répondre à ces défis, huit ateliers thématiques ont été programmés durant ces assises de deux jours. Ces ateliers couvrent des aspects essentiels tels que l’adaptation de la formation aux besoins du marché du travail, l’amélioration de l’employabilité et l’ingénierie pédagogique. La numérisation occupe une place centrale dans cette réforme, avec un objectif ambitieux annoncé par le ministre : « une rentrée professionnelle, février prochain, sans papier. » Les travaux portent également sur la réforme du cadre juridique et réglementaire, visant à assurer une meilleure gouvernance et des procédures plus flexibles. L’amélioration des conditions de formation et l’établissement de normes de qualité pour les établissements constituent d’autres axes prioritaires, tout comme l’encouragement des sociétés privées de formation et la promotion de la formation continue. Selon le ministre, ces assises représentent « une véritable opportunité de transformer le secteur de la formation professionnelle pour en faire un moteur essentiel de l’économie nationale. » Il reconnaît néanmoins que « les défis sont immenses » et nécessitent la mise en place de « plans stratégiques solides pour créer de meilleures opportunités en faveur des jeunes et soutenir, ainsi, la croissance durable de l’économie nationale. »
Cette refonte du système de formation professionnelle s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation de l’économie algérienne, visant à répondre aux défis de la quatrième révolution industrielle tout en assurant une meilleure insertion professionnelle des jeunes.
Lyna Larbi