Complexe Al-Solb El Hadjar: La tension sociale monte d’un cran
Alors que le haut fourneau n°2 et les ateliers en aval sont à l’arrêt, en raison de la rupture des sticks de coke, la tension sociale monte d’un cran au sein du complexe sidérurgique Al-Solb Al-Hadjar. Depuis trois jours, les sidérurgistes de l’ex-Sider El-Hadjar observent des sit-in pour revendiquer une augmentation des salaires. Un communiqué du bureau syndical de l’entreprise a été publié pour donner les clarifications nécessaires, afin d’éviter toute intox pouvant donner à la situation, une autre dimension. On rappelle que ce mouvement de contestation vient en réponse au report de la réunion du conseil d’administration, suscitant le mécontentement des sidérurgistes qui ont appelé à des mesures concrètes pour résoudre cette situation. Une réunion au cours de laquelle, l’augmentation des salaires devait être débattue. Or, pour des raisons qui n’ont pas été révélées, même si la réunion a été maintenue, son ordre du jour n’aurait pas compris le point de la révision des salaires. Une revendication qualifiée de « légitime » par les contestataires qui ont exigé une augmentation de salaires d’au moins 20.000 dinars. Les contestataires ont mis en avant la dégradation de leur pouvoir d’achat face à l’inflation et la hausse constante des prix des produits de consommation. Alors que la direction générale n’a manifesté aucune réaction, face à la désinformation au sein du complexe, sur des appels au départ de plusieurs instances administratives, dont le bureau syndical, celui-ci s’est manifesté hier via un communiqué adressé aux travailleurs, donnant tous les éclaircissements sur les raison de cette agitation prévalant au sein du complexe, afin d’ éviter ces rumeurs nuisibles à la stabilité de l’entreprise, qui traverse une période difficile marquée par l’arrêt de la production. Selon le communiqué, le partenaire social a rappelé que la détérioration des conditions socioéconomiques des travailleurs, due à la hausse des prix, impose une réponse urgente à la demande d’augmentation du salaire de base. Selon ledit communiqué, la revendication a été déposée en septembre 2024, au niveau de la direction générale. En expliquant que la demande s’appuie sur les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et les déclarations du ministre de l’Industrie, qui avait annoncé l’ouverture du dialogue social pour une augmentation des salaires dans le secteur économique à partir du 4 juin 2023. Dans son communiqué, le partenaire social a exprimé sa forte déception quant au report de la réunion du Conseil d’administration, qui était prévu ce lundi, et au cours de laquelle devait être abordée l’augmentation des salaires. Or, ce report de la réunion a ravivé l’inquiétude des sidérurgistes qui ont demandé des réponses concrètes à leurs doléances, dont des mesures urgentes pour atténuer la dégradation de leur pouvoir d’achat et améliorer leurs conditions de vie. Selon la même source, le bureau syndical a demandé au président et aux membres du Conseil d’administration de fixer rapidement une nouvelle date pour la réunion et d’apporter une réponse positive à cette demande légitime. Par ailleurs, le secrétaire général des travailleurs, s’est engagé à maintenir la pression et d’utiliser tous les moyens légaux pour faire aboutir cette revendication, annonçant parallèlement la tenue prochaine d’une assemblée générale, dont la date sera communiquée dans les jours à venir, afin de partager les avancées sur ce dossier, a fait savoir la même source. Celle-ci , tout en saluant les efforts de l’État pour son soutien au complexe, a souligné les efforts des travailleurs, leur esprit de responsabilité, et leur rôle dans la préservation de ce fleuron historique de l’industrie algérienne. Par ailleurs, il est utile de noter que le grand absent était le comité de participation qui n’a manifesté aucune réaction sur cette action, en raison, nous dit-on des difficultés financières que connaît le complexe sidérurgique d’El-Hadjar. On rappelle qu’alors que la production est à l’arrêt pour rupture de stock de coke, des individus auraient profité de la situation pour faire sombrer l’usine dans la déstabilisation, nous dit-on. Pour sa part, la direction générale a brandi la menace des sanctions disciplinaires à l’encontre des contestataires, les accusant d’avoir paralysé l’activité des unités qui sont, selon des informations déjà à l’arrêt. Ainsi, contre toute attente, géant de l’industrie nationale, malgré les efforts consentis et surtout les moyens financiers colossaux dégagés par l’État pour le remettre sur pieds, a amorcé l’année 2025 avec l’arrêt de la production et la fièvre de la contestation.
Sofia Chahine