Dessalement d’eau de mer: Succès de la première opération de production d’eau à la station de Cap Blanc d’Oran
La stratégie nationale de dessalement de l’eau de mer franchit une nouvelle étape décisive avec le succès de la première opération de production d’eau à la station de Cap Blanc d’Oran. Dans un communiqué publié ce samedi, le groupe Sonatrach annonce que « la première opération de production d’eau à partir de l’unité d’osmose inverse de la station de dessalement de Cap Blanc dans la wilaya d’Oran » a été réalisée avec succès. Cette opération cruciale, menée samedi à 03h00 au niveau de l’unité d’osmose inverse, s’inscrit dans le cadre des essais techniques lancés le 9 janvier dernier. Le groupe précise qu’il s’agit de « la principale unité dans le processus de dessalement de l’eau de mer, avant le démarrage de la distribution d’eau ». Avec une capacité de production prévue de 300.000 m3 par jour, cette infrastructure majeure est dimensionnée pour alimenter en eau potable trois millions de citoyens. La réalisation de ce projet stratégique témoigne de la montée en puissance des compétences nationales, ayant été assurée par la Société nationale de génie civil et bâtiment (GCB), sous la supervision de l’Algerian Energy Company (AEC), toutes deux filiales du groupe Sonatrach, avec l’assistance technique de l’Entreprise nationale de grands travaux pétroliers (ENGTP). Cette avancée à Oran s’inscrit dans une dynamique nationale plus large de développement des capacités de dessalement, comme en témoigne l’annonce simultanée de l’entrée en phase de débit expérimental de la station de Fouka 2 dans la wilaya de Tipasa. Cette nouvelle installation, également dimensionnée pour une capacité de 300.000 m³ quotidiens, vise à renforcer l’approvisionnement en eau potable des populations des wilayas de Tipasa, Alger et Blida, bénéficiant ainsi à près de 3 millions d’habitants. Cette phase expérimentale marque la première étape vers la mise en service complète de l’installation et l’acheminement des premières quantités d’eau dessalée vers le réseau de distribution. Le programme national de dessalement connaît ainsi une accélération significative, avec des avancées notables sur plusieurs fronts. À El Tarf, la station de Koudiat Eddraouch s’apprête également à entrer en production. Selon les déclarations du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, cette installation devrait commencer à produire 60.000 m³ d’eau dessalée dès le 7 février, pour atteindre sa capacité nominale de 300.000 m³ par jour le 14 mars. Ces développements s’inscrivent dans le cadre du programme présidentiel de sécurité hydrique, porté personnellement par le président Abdelmadjid Tebboune, qui prévoit dans sa première phase la réalisation de cinq stations principales de dessalement, chacune dotée d’une capacité de 300.000 m³ quotidiens. L’ambition ne s’arrête pas là, puisque Sonatrach a déjà programmé six stations supplémentaires, dont la construction débutera immédiatement après la mise en service des cinq stations de ce plan d’urgence. Cette planification à long terme démontre la volonté des autorités algériennes de répondre durablement aux défis de la sécurité hydrique, dans un contexte marqué par le changement climatique et la raréfaction des ressources en eau conventionnelles. La réussite de ces projets illustre également la montée en compétence technologique de l’Algérie dans le domaine du dessalement. La mobilisation des capacités nationales pour la réalisation de ces infrastructures complexes témoigne de l’expertise développée par les entreprises algériennes. Cette maîtrise technologique contribue à renforcer la souveraineté du pays dans un secteur stratégique, tout en optimisant les coûts de réalisation et d’exploitation. Le maillage territorial créé par ces stations de dessalement constitue une réponse structurelle aux problématiques hydriques du pays, transformant la contrainte géographique de la proximité maritime en atout stratégique. L’objectif affiché d’une mise en service progressive avant le mois sacré de Ramadhan témoigne de la volonté des autorités de répondre rapidement aux besoins des citoyens, tout en construisant une infrastructure durable pour l’avenir.
Lyna Larbi