Le CGMP publie des résultats records pour 2024: Une croissance inédite des investissements dans les infrastructures
La Caisse de Garantie des Marchés Publics (CGMP) vient de publier des résultats exceptionnels pour l’année 2024, témoignant de la vitalité des investissements publics en Algérie, particulièrement dans le secteur des infrastructures stratégiques. Ces performances remarquables s’inscrivent dans un contexte de relance économique et de grands projets structurants, notamment dans les domaines ferroviaire et hydraulique.
Selon le communiqué publié hier par la CGMP, l’année 2024 a constitué « un tournant remarquable » dans l’histoire de l’institution. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les engagements au titre des crédits par signature ont atteint le montant record de 271,33 milliards de dinars, un niveau jamais atteint auparavant. Cette performance exceptionnelle représente, comme le souligne la Caisse, « un taux dépassant les 200% par rapport à la moyenne des meilleures années significatives ». Plus impressionnant encore, ce montant correspond à « un taux de réalisation des objectifs avoisinant les 500%, et un taux d’évolution de 170% par rapport à l’exercice 2023 ». Cette croissance spectaculaire reflète l’ampleur des investissements publics engagés par l’État dans les infrastructures essentielles au développement économique du pays. Le montant global des marchés cautionnés en 2024, qui s’élève à 1603 milliards de dinars, illustre l’envergure des projets en cours. Parmi les chantiers majeurs figurent notamment la ligne ferroviaire Bechar-Tindouf-Gara Djebilet, un projet stratégique pour le désenclavement du Sud et l’exploitation des ressources minières, ainsi que la ligne ferroviaire minière Annaba-Bouchegouf-Tébessa-Djebel Onk Bled El Hadba.
L’année 2024 a également été marquée par une diversification réussie du portefeuille clients de la CGMP, avec l’arrivée de 316 nouveaux clients. Cette expansion témoigne de la confiance croissante des opérateurs économiques envers l’institution, mais aussi de la multiplication des projets d’envergure dans le pays. Les crédits de trésorerie ont également connu une progression notable, avec des engagements de 26,58 milliards de dinars, soit une augmentation de 8% et un taux de réalisation des objectifs de 110%.
Succès de la finance islamique
L’innovation financière n’est pas en reste, avec le succès remarquable de la finance islamique dès sa première année d’exploitation. Le produit « Khitab El-Dhamane », lancé en 2023 avec l’approbation du Comité charaïque du Haut Conseil Islamique, a généré des cautionnements de 6,41 milliards de dinars, dépassant les objectifs initiaux avec un taux de réalisation de 128%. Cette performance démontre l’existence d’une demande importante pour des produits financiers conformes aux préceptes de la finance islamique.
La modernisation de la CGMP accompagne cette croissance des activités. Comme le précise l’institution dans son communiqué, elle « s’inscrit dans une démarche nationale de modernisation et de mutation », notamment à travers « la conduite de la transformation digitale à grande échelle ». Cette digitalisation se manifeste par le développement d’une antenne virtuelle, la refonte du site web et la création d’une plateforme numérique interactive. Plus ambitieux encore, l’établissement travaille à la création d’un centre de stockage, d’analyse et de traitement des marchés publics dans le cadre du dispositif d’alimentation du BIG DATA. Pour consolider ces avancées et améliorer encore ses services, la CGMP prévoit un programme de développement sur plusieurs axes. L’institution envisage notamment un redéploiement territorial pour se rapprocher des zones exprimant des besoins réels, ainsi que des travaux de benchmark aux niveaux national et international. Ces échanges avec des institutions homologues permettront d’optimiser l’organisation, le modèle économique et les outils utilisés. Ces résultats exceptionnels de la CGMP en 2024 témoignent non seulement de la bonne santé de l’institution, mais surtout du dynamisme des investissements publics en Algérie. Les grands projets d’infrastructure, particulièrement dans le secteur ferroviaire, constituent le moteur de cette croissance. La modernisation de l’institution, à travers la digitalisation et l’innovation financière, pose les bases d’un développement durable qui devrait se poursuivre dans les années à venir, soutenant ainsi la transformation économique du pays.
Sabrina Aziouez