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Visite d’une délégation de l’Union européenne à Alger: Bruxelles veut relancer son partenariat avec l’Algérie

Une délégation de l’Union européenne, conduite par Florian Ermacora, Chef d’Unité pour l’Afrique du Nord au sein de la Commission européenne a effectué une visite à du 27 au 30 janvier 2025 et reflète une volonté de renforcement des relations entre Bruxelles et Alger. Cette mission de travail illustre l’importance stratégique que l’Union européenne accorde à son partenariat avec l’Algérie, particulièrement dans le contexte du développement d’un « nouveau pacte pour la Méditerranée ».

La composition même de la délégation européenne témoigne de l’approche globale souhaitée par Bruxelles dans ses relations avec Alger. Aux côtés des représentants du département en charge du voisinage de l’UE, la présence de responsables des secteurs de l’énergie, des affaires intérieures, de la migration et des affaires étrangères démontre la volonté européenne d’approfondir la coopération dans des domaines stratégiques variés. Les consultations menées lors de cette visite visent à définir le cadre de la coopération pour la période 2025-2027. La visite de la délégation européenne a permis des échanges approfondis avec plusieurs départements ministériels algériens clés, notamment les Affaires étrangères, l’Énergie et les Mines, les Ressources en eau, l’Industrie, le Commerce et les Finances. La rencontre avec l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI) souligne également l’importance accordée au développement des investissements bilatéraux, précise un communiqué de la délégation de l’Union européenne à Alger. Et d’ajouter que ces discussions ont couvert un large éventail de domaines de coopération, allant de la facilitation du commerce aux énergies renouvelables, en passant par la migration, la culture et la création d’emplois.

Cette visite s’inscrit dans un contexte particulier, alors que l’Algérie et l’Union européenne sont engagées dans un processus de révision de leur accord d’association. Rappelons dans ce contexte que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a précisé la semaine dernière lors de la réunion du Conseil des ministres que cette révision répondait à des impératifs économiques plutôt qu’à des différends diplomatiques. En effet, depuis l’entrée en vigueur de l’accord en 2005, l’économie algérienne a connu une transformation significative, passant d’une dépendance aux hydrocarbures à une diversification croissante de ses exportations, incluant désormais la production agricole, les minerais, le ciment et les produits alimentaires.

Bâtir un partenariat gagnant-gagnant

L’importance de ce partenariat est soulignée par les chiffres impressionnants des échanges commerciaux, qui ont atteint un niveau historique de 50 milliards d’euros en 2023, dépassant significativement la moyenne des deux dernières décennies qui oscillait entre 30 et 40 milliards d’euros. Les investissements européens en Algérie, s’élevant à 23 milliards d’euros. Le nouvel ambassadeur de l’UE à Alger, Diego Mellado Pascua, a d’ailleurs récemment mis en avant le rôle crucial que l’Algérie est appelée à jouer dans la réindustrialisation européenne. Cette vision s’inscrit dans le cadre plus large du Pacte pour la Méditerranée, « une initiative européenne ambitieuse qui sera lancée en 2025 pour renforcer l’appui aux pays de la rive sud méditerranéenne », selon un communiqué de la délégation de l’UE à Alger. Les consultations techniques prévues pour la révision de l’accord d’association visent notamment à faciliter l’accès des produits algériens au marché européen, reconnaissant ainsi le statut de l’Algérie comme puissance régionale émergente.

Cette approche pragmatique vise à protéger les intérêts économiques nationaux tout en maintenant l’ouverture aux échanges avec l’Union européenne. Cette dynamique positive dans les relations entre l’Union européenne et l’Algérie s’inscrit dans une vision à long terme, où les deux parties cherchent à établir un partenariat équilibré selon le principe du « gagnant-gagnant ». La transformation économique de l’Algérie, passant d’une économie principalement basée sur les hydrocarbures à une diversification croissante de sa production et de ses exportations, ouvre de nouvelles perspectives de coopération qui bénéficieront aux deux rives de la Méditerranée.

Samir Benisid

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