Selma Malika Haddadi prend ses fonctions à la vice-présidence de la Commission de l’UA

L’ambassadrice d’Algérie à Addis-Abeba et représentante permanente auprès de l’Union africaine (UA), Selma Malika Haddadi, prendra officiellement ses fonctions de vice-présidente de la Commission de l’UA ce jeudi. Cette nomination, fruit d’une élection âprement disputée lors du 38e sommet de l’UA le 15 février dernier, constitue une victoire diplomatique majeure pour l’Algérie et renforce considérablement son influence sur la scène africaine.

Mme Haddadi succède à la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, dont le mandat est arrivé à terme. L’élection de Mme Haddadi représente un moment charnière dans les relations de l’Algérie avec sa profondeur africaine. Avec 33 voix en sa faveur, la diplomate algérienne a su s’imposer face à plusieurs concurrents, notamment la candidate marocaine éliminée au sixième tour, tandis que les candidates libyenne et égyptienne se sont retirées respectivement aux premier et troisième tours. Cette victoire électorale témoigne de la confiance dont jouit l’Algérie auprès de ses partenaires africains et confirme son statut d’acteur incontournable dans la politique continentale. Dans sa première déclaration après sa prestation de serment, Mme Haddadi a souligné l’importance de cette nomination pour l’Algérie : « La victoire à ce poste est un nouvel acquis pour l’Algérie sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, » exprimant sa « gratitude au président de la République ainsi qu’au ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, pour la confiance placée en sa personne. »  Ces propos reflètent l’engagement personnel du chef de l’État dans le renforcement des relations qu’entretient l’Algérie avec les organismes et pays africains, faisant de l’Afrique une priorité stratégique pour la diplomatie nationale. La nouvelle vice-présidente de la Commission de l’UA a également affirmé que cette élection reflétait « la place de l’Algérie et sa profondeur africaine, mais témoigne, également, de la confiance placée par les pays africains en elle et en sa direction judicieuse, » soulignant que l’Algérie « a toujours joué un rôle prépondérant au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et maintenant au sein de l’Union africaine. » Elle s’est engagée à « poursuivre ce travail pour hisser son nom et son drapeau à travers notre direction clairvoyante de l’organisation, tant sur le plan administratif que financier. » Âgée de 47 ans, Selma Malika Haddadi apporte à cette fonction stratégique une expérience diplomatique considérable, forgée au cours de plus de deux décennies au service des causes africaines. Son parcours impressionnant atteste de son expertise en matière de politique africaine : directrice générale Afrique au ministère des Affaires étrangères (mars 2023 – avril 2024), ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire au Kenya et au Soudan du Sud (2019-2023), ministre conseillère et cheffe de mission adjointe à l’ambassade d’Algérie en Éthiopie et auprès de l’UA (2015-2019). Elle a également occupé des postes stratégiques à Genève et au sein du ministère des Affaires étrangères, notamment dans le domaine des droits humains et des questions sociales. Pour cette élection, Mme Haddadi a présenté une vision novatrice pour l’UA, ancrée dans son « dévouement à l’Afrique » ainsi que dans sa « loyauté » et son « engagement » envers l’organisation panafricaine. Elle s’est engagée à recentrer l’action de l’UA autour des objectifs fixés par ses pères fondateurs, portant haut les idéaux du panafricanisme qui ont toujours guidé la politique étrangère algérienne. Les défis qui attendent la nouvelle vice-présidente sont nombreux et complexes. Dans un contexte de mutations géopolitiques profondes et de crises multiformes affectant le continent (conflits armés, défis sécuritaires, changement climatique, pauvreté persistante), Mme Haddadi devra œuvrer au renforcement de la gestion administrative et financière de la Commission, instaurer une culture d’efficacité et de transparence, et consolider la confiance entre la Commission et les États membres. Sa mission s’inscrit dans le cadre plus large de l’Agenda 2063 de l’UA, qui vise à transformer l’Afrique en puissance mondiale du futur.

Pour l’Algérie, cette nomination représente une opportunité stratégique de porter ses valeurs et sa vision pour l’Afrique au cœur même des instances décisionnelles continentales. Héritière d’une tradition diplomatique fortement engagée en faveur de la décolonisation et de l’émancipation des peuples africains, Mme Haddadi incarne la continuité de l’engagement algérien pour un continent uni, prospère et en paix. Ce succès diplomatique majeur vient couronner les efforts inlassables du président Tebboune pour replacer l’Algérie au centre de l’échiquier africain et renforcer la solidarité entre les nations du continent face aux défis communs.

Hocine Fadheli