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Célébration du Mawlid Ennabawi : Annaba au rythme des célébrations d’antan

L’amélioration de la situation sanitaire à Annaba a donné lieu à un relâchement, accentué par les préparatifs de la célébration de la fête du Mawlid Ennabawi (QSSSL). 

Depuis plusieurs jours, les habitants de la wilaya d’Annaba sont plongés dans une autre dimension. Le MawlidEnnbawiraté l’année dernière en raison de la pandémie de la Covid-19, a suscité cette année un engouement citoyen sans précédent. Une date que chaque famille à Annaba célèbre en y apportant sa touche, signe de la richesse culturelle de la région. Depuis plusieurs jours, le centre-ville d’Annaba a renoué avec l’effervescence de fêtes. Les commerçants profitant d’une célébration vivement attendue, pour récupérer le manque à gagner occasionné par la crise sanitaire, les consommateurs avides d’événements, déboursent sans modération.  Les rues et artères commerçantes de la ville d’Annaba sont telles des fourmilières. De la Rue Gambetta  jusqu’au marché d’El Hattab en passant par la rue Maillot et le marché au blé, les cris retentissent de tous bords, sous les déflagrations des pétards. Personne ne semble y prêter attention. Tout le monde est pris de fièvre acheteuse. La frénésie sur tous les produits est insensée, si l’on tient compte du contexte socio-économique des manèges. Or, l’occasion vaut bien le coup, lorsqu’ il s’agit de la célébration de la naissance du prophète Mohamed (QSSSL). Même si le pouvoir d’achat subit les affres d’une augmentation inexpliquée des prix, la fête du Mawlid Ennabawi vient accentuer l’inflation.  En réalité, le mercantilisme des commerçants est nourri par la fièvre acheteuse du consommateur. Ce dernier en pareille occasion ne manifeste aucune objection quant à l’augmentation des prix. En effet, le consommateur il achète tout et rien, pourvu qu’il rentre les sacs pleins et les poches vides, pour célébrer le Mawlid Ennabawi, une célébration qui se distingue par la préparation de mets de différents goûts et saveurs. Un repas préparé dans la pure tradition de la ville antique de Bouna. Au-delà du dîner, ce sont plutôt les retrouvailles en familles qui vont marquer cette fête religieuse. Si cette dernière est un rituel ancestral, les rencontres en familles sont également un rituel traditionnel, que tentent de revivre les Annabis, après avoir été impactés par la crise sanitaire. Ainsi, après avoir échappé au confinement partiel à domicile, la wilaya d’Annaba s’apprête à célébrer le Mawlid Ennabawi comme au bon vieux temps. Jadis, les préparatifs de cette fête étaient entamés quinze jours à l’avance, pour qu’elles se poursuivent sept jours durant. En tout et pour tout, trois semaines d’ambiance hors du commun, durant lesquelles fleurissent les commerces et les familles s’approvisionnent en denrées de base pour cette célébration. Même les potaches ont leur part de la fête. Les produits pyrotechniques sont les premiers à raisonner annonçant l’approche du Mawlid Ennabawi.  Pour cette année, bien que marquée encore par le contexte sanitaire, la célébration de la naissance du prophète va être fêtée dans la pure tradition et le typique contexte religieux. Car, les familles et amis vont pouvoir se réunir autour d’un dîner copieux, préparé pour la circonstance, et dans les mosquées, se sera  des soirées de récitation du Coran des concours de récitation du Coran qui seront organisés. Ainsi, aujourd’hui, c’est le jour “j”, tous les quartiers de la ville et les cités seront illuminés et les tables et meïdas seront dressés. Après  le repas festif à base de chakhchoukha ou mkartfa  avec le poulet, viande, la fête se prolonge par des veillées. De leur côté les jeunes garçons et filles s’adonnent à leur jeux favoris,  les feux d’artifices et les pétards assourdissant, se prolongeront jusque tard dans la nuit.  À l’intérieur des maisons, lampes éteintes, les veillées se déroulent à la lueur des chandelles qui illuminent, aussi, les seuils des maisons, les terrasses et les balcons. Dans un décor féerique, les femmes s’évadent le temps d’une veillée, dans l’histoire et la religion, en retraçant le parcours de Mohamed (QSSSL) et en citant ses valeurs morales et humaines, sous les échos de la célèbre “Talaa el-badrou alayna” ou de “Zada Annabi”. C’est pour dire qu’en dépit de toutes les difficultés, socioéconomiques et sanitaires, le Mawlid Ennabawi, reste pour les Annabis, une célébration  ancrée dans un terroir.

Sofia Chahine

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