Sonatrach : L’Algérie passera au statut de pays exportateur de gasoil en 2026
Le développement des activités de la branche pétrochimie et raffinage a permis de baisser la facture des importations de carburants de manière substantielle et de faire des prévisions à l’export à moyen terme.
Dans ce sens, le vice-président de l’activité raffinage et pétrochimie du groupe Sonatrach Baatouche Boutouba a indiqué hier que la facture d’importation du carburant a baissé en Algérie de 1,7 milliard de dollars en 2021. « Pour l’année 2021 principalement, les importations ont été réduites concernant les essences et le gasoil. Nous sommes passés d’une facture de 2 milliards de dollars à une facture de 300 millions de dollars ».
Une facture qui a, selon le même responsable, « concerné essentiellement des additifs utilisés dans la pétrochimie et la fabrication de l’essence » grâce notamment à la réhabilitation des raffineries du Nord, une opération lancée en 2009. En effet, estime M. Boutouba, la réhabilitation des raffinerie d’Arzew, de Skikda et celle d’Alger achevée (en 2019) a permis une « optimisation des flux » à l’image du flux à la base permettant la production du carburant outre » la naftec, valorisée en isomérat, pour produire plus et améliorer la base et pour ce qui est du fond de baril le passage au cracking du fioul et qui a permis de produire une base d’essence et de gasoil.
Le vice président de l’activité raffinage et pétrochimie du groupe Sonatrach n’ pas manqué de rappeler que « l’Algérie dispose de six raffineries ayant une capacité de production de 30 millions de tonnes et avec la réhabilitation a permis d’améliorer le traitement de 3,5 millions de tonnes de brut ce qui a généré un plus de gasoil à deux millions de tonnes et 1,5 millions de tonnes d’essence pour subvenir aux besoins du marché national ». Un potentiel qui a permis, précise-t-il, d’atteindre la production à 10 millions de tonnes de gasoil et 4.5 millions de tonnes d’essence » réalisant ainsi une hausse de 7% à 8% annuel entre 2000-2015 ». M. Boutouba fera remarquer à cet effet que « quoi que ralentie en 2019-2020, cette augmentation est globalement due à l’activité économique qui a connu un regain, à la consommation du parc automobile qui est passé à six millions véhicules ». Des chiffres qui montrent une amélioration de l’activité économique et de la mobilité du citoyen algérien suite à l’amélioration de la situation sécuritaire et surtout les prix bas des carburants. A ce rythme, prédit-il, l’Algérie passera d’un pays importateur de gasoil à un pays exportateur à partir de 2026.
Sur un autre registre et en ce qui concerne les investissements, Baatouche Boutouba a indiqué que « le déploiement des actifs de Sonatrach réalise des résultats probants avec les projets en cours d’achèvement qui vont permettre un regain de production en pétrochimie et carburants. L’usine de raffinage pour la production du polypropylène, avec le français total, qui rentrera en production en septembre 2022 et qui représente un investissement lourd à hauteur de 1,5 milliard de dollars, et ce, pour dégager 550 milles tonnes de polypropylène exportable, a précisé M. Baatouche Boutouba qui n’a pas exclu le recours à l’investissement accompagné par des banques étrangères eu égard que ces projets nécessitant de grands capitaux. Toujours au chapitre du déploiement de Sonatrach à l’international, M. Boutouba citera fera part de nouvelles perspectives d’investissements en phase de maturation, avec deux autres partenaires étrangers dont le premier consiste en une usine de crackage (mixte) de GPL et de naphtène (crackage mixte) et le deuxième pour la production du méthanol. Le troisième investissement, ajoute-t-il, concerne la production de l’alkyle-benzène, projet en phase d’étude de base pour fabriquer les détergents. Ce projet pour M. Boutouba, permettra de couvrir le besoin national et dégager un surplus pour l’exportation à hauteur de 65%.
Kamel Nait Ameur