Plus de 10.000 morts, en majorité des femmes et des enfants
Les forces d’occupation sionistes ont intensifié leurs raids contre la Bande de Ghaza, malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, en faisant toujours plus de victimes civiles, en majorité des femmes et des enfants.
De violents raids sur l’ouest de la bande ont été enregistrés, notamment dans le camp de Shatie.’agence de presse palestinienne Wafa, citant des sources locales, a rapporté que l’avion d’occupation a bombardé une maison de la rue Al-Muhafaza dans la ville de Khan Younes,. La nuit de dimanche à lundi derniers a été particulièrement violente depuis le début de l’agression.«Plus de 200 martyrs sont tombés dans les massacres de la nuit», a indiqué le ministère palestinien de la Santé dans un message aux médias, précisant que ce bilan couvrait seulement Ghaza-ville et la partie nord de la bande.
Les forces sionistes ont mené «d’intenses bombardements» autour de plusieurs hôpitaux dans le nord et le nord-ouest de la bande, ont rapporté des médias. Des bombardements ont notamment eu lieu à proximité de l’hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande, selon les mêmes sources.
De son côté, le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé, hieri, que le bilan des bombardements sionistes dans la bande de Ghaza avait franchi le seuil des 10.000 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre. Ce bilan, qui compte à ce jour 10.022 morts, a été annoncé lors d’une conférence de presse à Gaza du porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf al-Qidreh, au 31e jour de la guerre. Il a affirmé qu’au moins 292 Palestiniens avaient été tués dans la nuit de dimanche à lundi dans d’intenses bombardements de l’armée sioniste qu’il a accusée d’avoir « perpétré 19 massacres lors des dernières heures ».
Selon le ministère de le Santé du gouvernement du Hamas, la plupart des morts depuis le début de la guerre sont des civils, dont plus de 4.000 enfants.
Un enfant est tué toute les dix minutes
Dans ce contexte l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) a indiqué hier qu’un enfant est tué et deux enfants sont blessés toutes les 10 minutes en moyenne dans la bande de Gaza en raison des attaques israéliennes intenses. L’Unrwa a également déclaré que 48 de ses sites dans toute la bande ont été endommagés depuis le 7 octobre. L’agence a indiqué que 1,5 million de Ghazaouis ont été déplacés, dont près de la moitié ont trouvé refuge dans ses installations.
L’agence onusienne a déclaré que ses abris sont devenus de plus en plus bondés et que ses installations dans le sud de Ghaza ne sont plus en mesure d’accueillir de nouvelles personnes ajoutant que de nombreuses personnes déplacées dorment dans les rues à proximité des installations de l’UNRWA. Dans ce contexte de hauts responsables onusiens ont appelé à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Ghaza, soulignant leur indignation face au bilan des victimes civiles, notamment le nombre « record » de 88 membres du personnel de l’ONU ayant été tués. Les dirigeants de 18 organisations dont l’Unicef, le Programme alimentaire mondial, l’Organisation mondiale de la santé, le bureau humanitaire de l’ONU (OCHA) ou l’ONG CARE, qualifient de « honte » le bilan des victimes de l’agression sioniste. Elles dénoncent également le siège imposé à l’enclave palestinienne, indiquant qu’une » population entière est assiégée et attaquée, interdite d’accès aux éléments de base pour survivre, bombardée chez elle, dans les abris, les hôpitaux et les lieux de culte. Cela est inacceptable ».
Une « déclaration de guerre »
Les exactions israéliennes ne concernent pas seulement la Bande de Ghaza, mais aussi la Cisjordanie occupée et le sud du Liban. Les arrestations et les assassinats sont quotidiens en Cisjordanie occupée. C’est dans ce contexte que l’occupation a procédé hier à l’arrestation de dizaines de Palestiniens, notamment la jeune Ahed Tamimi visage de la résistance palestinienne. Une arrestation qui met en avant les exactions commises par l’occupation en Cisjordanie. Le Club des prisonniers palestiniens a indiqué que l’occupation avait arrêté au moins 70 Palestiniens dans la nuit du dimanche au lundi en Cisjordanie occupée, portant le nombre total de détenus à 2 150, depuis le 7 octobre dernier.
Dans ce contexte d’escalade des violences contre les Palestiniens, la Jordanie a considéré toute tentative de déplacer des Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie comme une « déclaration de guerre ». Le Premier ministre jordanien Bisher Al-Khasawneh, a déclaré que « toute tentative ou création de conditions visant à déplacer les Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie constitue une ligne rouge et la Jordanie considérera cela comme une déclaration de guerre». « Toutes les options sont sur la table en ce qui concerne la Jordanie dans le cadre d’une position progressive face à l’agression israélienne contre Gaza et à ses répercussions », a-t-il expliqué. De son côté, la présidence sud-africaine a annoncé avoir rappelé tous ses diplomates de Tel-Aviv. Enfin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale, Pékin que « La situation humanitaire catastrophique à Ghaza en appelle à la conscience humaine ». « La communauté internationale ne doit pas permettre que la tragédie à Ghaza se poursuive », a ajouté Wang.
Lyes Saïdi
