23.000 tonnes de café importé saisis au niveau des ports: Un coup porté aux lobbies de l’import
Une récente opération menée conjointement par le ministère du Commerce et la Direction générale des Douanes a révélé au grand jour les pratiques spéculatives qui menacent l’équilibre économique national. Une démarche qui a mis en lumière un réseau complexe de manipulation du marché du café, avec la saisie spectaculaire de 23 000 tonnes de café vert importé, réparties dans 1 200 conteneurs appartenant à 66 importateurs dissimulés au niveau des ports.
Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation des Marchés, Tayeb Zitouni, a annoncé officiellement hier ces saisies spectaculaires exposant un véritable complot économique. Accompagné du directeur général des Douanes, le général de division Abdelhafid Bekhouche, Zitouni a supervisé hier personnellement la saisie de 6 000 tonnes au port d’Alger, dévoilant une stratégie systématique de déstabilisation du marché. Les importateurs incriminés ont délibérément accumulé des stocks dans les ports, cherchant manifestement à créer une pénurie artificielle et à manipuler les prix. Lors d’une déclaration à la télévision publique, M. Zitouni a souligné que cette opération « stratégique » a permis de dévoiler un complot orchestré par des réseaux criminels visant à spéculer et à nuire à l’économie nationale. Il a ajouté : « L’État a accordé toutes les autorisations nécessaires pour importer du café en quantités suffisantes et à temps pour les consommateurs. Cependant, ces importateurs ont accumulé les quantités importées dans les ports, provoquant ainsi des perturbations sur de nombreux marchés. »
De son côté, le DG des Douanes algériennes a expliqué que le refus des opérateurs impliqués de procéder aux déclarations douanières nécessaires pour retirer leurs marchandises des ports révèle une « intention délibérée » de créer une pénurie sur le marché. Il a également souligné qu’aucune justification ne pouvait expliquer leur retard dans les démarches, d’autant plus que les marchandises ont été importées dès septembre dernier, et que le système douanier actuel simplifie considérablement les procédures. Le gouvernement a pris des mesures concrètes pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment en plafonnant le prix du café à 250 DA, avec la différence prise en charge par le Trésor public. Cette intervention directe vise à contrecarrer la spéculation et à maintenir un prix accessible pour les consommateurs face aux fluctuations des marchés internationaux.
Cette opération intervient dans un contexte de vigilance accrue suite aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné de s’attaquer aux lobbies de l’import. Lors de son premier Conseil des ministres après sa réélection, il a clairement affirmé sa détermination à combattre ces lobbies de l’import qui tentent de faire chantage à l’État. Sa position est sans équivoque : retirer les licences et les registres de commerce aux importateurs indélicats une fois leur implication établie. La volonté présidentielle va au-delà de cette action ponctuelle. Tebboune a appelé à l’élaboration d’un décret réglementant le commerce extérieur, avec une approche rigoureuse des opérations d’exportation. L’objectif est de réaliser des études minutieuses de faisabilité financière et économique, empêchant que l’exportation ne devienne une malédiction pour le marché national.
Les saisies opérées constituent ainsi un coup significatif porté aux réseaux spéculatifs. Elle démontre la détermination des autorités à protéger l’économie nationale contre les manœuvres de lobbies avides qui cherchent à profiter des vulnérabilités du système.
Samir Benisid