Hydrocarbures : Sonatrach en négociations avec 7 grandes entreprises internationales
Le géant pétrolier nationale Sonatrach intensifie sa stratégie de partenariats internationaux, a annoncé mardi le président-directeur général du groupe, Rachid Hachichi, lors d’une conférence de presse tenue à Alger.
Le Groupe pétro-gazier public est actuellement engagée dans des négociations « avancées » avec sept entreprises internationales majeures du secteur des hydrocarbures, dont les contrats devraient être finalisés prochainement. « Sonatrach est actuellement en cours de négociation avec des sociétés internationales sur sept contrats », a précisé M. Hachichi, ajoutant qu’ils « seront signés successivement lors de la période à venir ». Parmi les entreprises concernées figurent des acteurs majeurs de l’industrie pétrolière mondiale : la chinoise SINOPEC, l’italienne ENI, la française Total, les américaines Chevron et ExxonMobil, ainsi qu’une société suédoise non identifiée. Le PDG de la Sonatrach n’a pas caché la complexité de ces pourparlers, qu’il a qualifiés de « difficiles », révélant que « pas moins de 140 réunions de négociation » ont été nécessaires pour avancer sur ces dossiers stratégiques. Cette annonce intervient dans un contexte de dynamisme renouvelé pour le secteur des hydrocarbures algérien, un pilier essentiel de l’économie nationale.
Ces annonces sont intervenues en marge de la signature officielle d’un contrat d’envergure entre Sonatrach et la société chinoise Sinopec pour l’exploration et l’exploitation du champ de Hassi Berkane-Nord (HBAN), situé à environ 80 km au sud-ouest de Hassi Messaoud, s’étendant sur près de 9.700 km² à cheval entre les wilayas de Ouargla et d’El-Meniaâ. Ce contrat représente un investissement global estimé à 850 millions de dollars. Lors de la cérémonie de signature, présidée par le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, M. Hachichi a souligné l’importance de cet accord : « C’est un nouveau jalon dans le processus d’une coopération réussie avec Sinopec et une preuve claire sur l’engagement commun à renforcer ce partenariat et à le promouvoir vers des perspectives plus larges ». Le PDG de Sonatrach a également rappelé « le succès réalisé dans le cadre du partenariat établi depuis 2002 dans le champ de Zairzaitine, qui constitue l’un des principaux piliers de notre relation avec Sinopec ». Ce contrat, d’une durée de 30 ans renouvelable une fois pour une période ne dépassant pas dix ans, permettra d’exploiter les hydrocarbures au niveau des blocs 428 et 429, contenant du gaz naturel condensé. Le financement de la phase d’exploration sera entièrement assuré par Sinopec, tandis que les investissements ultérieurs seront répartis à hauteur de 30% pour Sonatrach et 70% pour la société chinoise, en cas de résultats positifs. De son côté, le Senior Vice-Président de Sinopec, Niu Shuanwen, a affirmé que la signature de ce contrat constituait « une étape importante » dans le développement du secteur énergétique en Algérie, particulièrement en matière de production de gaz. L’ambassadeur chinois en Algérie, Dong Guangli, a quant à lui évoqué un accord « mutuellement bénéfique », tout en saluant « les mesures incitatives importantes contenues dans la Loi des hydrocarbures et la nouvelle loi sur l’investissement en Algérie ».
Dans ce contexte d’intensification des partenariats, M. Hachichi s’est également félicité du lancement du projet de construction d’une nouvelle raffinerie de pétrole à Haoud El Hamra (Hassi Messaoud), dont la première pierre a été posée lundi par le Premier ministre, Nadir Larbaoui. Cette infrastructure, d’une capacité de 5 millions de tonnes par an, « contribuera à répondre à la consommation croissante du gasoil et des produits pétroliers », en phase avec « l’essor économique que connaît l’Algérie », selon le PDG de Sonatrach.
Cette dynamique s’inscrit dans une ambition plus large pour le secteur pétrolier algérien. Mourad Beldjehem, président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), a qualifié lundi 2025 d’année « charnière » pour l’investissement dans les hydrocarbures en Algérie, avec « un objectif de 10 contrats signés par an, un rythme qui devrait être maintenu à moyen terme ». En plus des six contrats attendus dans le cadre de l’Algeria Bid Round 2024, Sonatrach négocie actuellement 13 autres contrats, a-t-il précisé, confirmant la stratégie offensive de l’Algérie pour développer et valoriser ses ressources énergétiques.
Samira Ghrib
