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Un eurodéputé italien arrêté à Naples : L’étau se resserre sur le Makhzen et ses réseaux

Le Qatargate qui s’est avéré être en réalité de Marocgate est en passe de faire tomber une bonne partie des relais du Makhzen au sein du Parlement en européen. Ces « amis » que le régime marocain a acheté en monnaie sonnante et trébuchante ont maille avec la justice européenne. Après Éva Kaili, Pier Antonio Panzeri, son assistant Francesco Giorgi et Marc Tabarella qui vient d’ailleurs d’être écroué c’est au tour de Andrea Cozzolino, ancien président de la délégation du PE en charge des relations avec le Maghreb etdonc des liens avec le Maroc qui vient d’être arrêté.

Selon l’agence de presse italienne Ansa, Andrea Cozzolino, qui se trouvait dans une clinique de Naples (Sud) pour des examens médicaux, a été arrêté à sa sortie de la clinique en vertu d’un mandat d’arrêt européen.Son immunité, ainsi que celle de l’eurodéputé belge Marc Tarabella, avait été levée le 2 février par un vote du Parlement européen.Selon un rapport parlementaire, M. Cozzolino, qui était jusqu’en janvier président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, « est soupçonné d’avoir participé à un accord avec d’autres personnes qui prévoyait une collaboration afin de protéger les intérêts d’Etats étrangers au Parlement européen ».Et ce « notamment en empêchant l’adoption de résolutions parlementaires qui pourraient nuire aux intérêts de ces Etats, en échange de sommes d’argent ». Il est aisé de comprendre de quel État étranger, il s’agit vu l’implication du Maroc dans ce scandale, les révélations des eurodéputés interrogés jusque-là ayant clairement démontré de quelle manière les réseaux de corruption au sein du PE ont été mis en place, alimenté et financé par le palais royal et les services de renseignement marocains.

Notons que l’eurodéputé belge, Marc Tarabella, été interpellé par la police, vendredi matin. « L’élu socialiste de 59 ans, domicilié dans la région de Liège (est), a été emmené pour être entendu dans les locaux de la police judiciaire fédérale à Bruxelles », selon un porte-parole du parquet fédéral. A l’issue de cette garde à vue, qui ne peut excéder 48 heures, il pourrait être présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête. Parallèlement à l’interpellation, plusieurs bureaux de la mairie d’Anthisnes (est) –où M. Tarabella est bourgmestre (maire)- ont été perquisitionnés, a précisé le parquet fédéral. Une autre perquisition a également ciblé « un coffre bancaire situé à Liège » lui appartenant.

Il est utile de rappeler dans ce contexte que dans cette vaste affaire de corruption, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’ONG et qui fait figure de personnage central dans cette histoire, et de l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.Comme M. Panzeri, Mme Kaili est écrouée, de même que son compagnon, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG et le Belge Marc Tarabella. Ils sont inculpés d' »appartenance à une organisation criminelle », « blanchiment d’argent » et « corruption ».Francesco Giorgi aurait notamment expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino.Acculé, Andrea Cozzolino a fini par démissionner de la commission parlementaire spéciale sur le programme Pegasus (logiciel espion utilisé notamment par le Maroc) et de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne.Dans la foulée des évènements, l’eurodéputé italien a demandé à la commission du développement régional du Parlement européen de retirer une série de ses amendements, dont deux concernaient le Maroc.Cozzolino a été suspendu le 16 décembre du registre des membres et électeurs du Parti démocrate ainsi que de tous les postes au sein du parti après que son nom ait figuré dans l’enquête du procureur belge.

Hocine Fadheli

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