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Ramtane Lamamra à Russia Today : « Le Maroc est allé loin dans la conspiration contre l’Algérie »

Le nouveau dynamisme de la diplomatie algérienne, les crises et les différents conflits régionaux ainsi que les dossiers sur lesquels l’Algérie joue un rôle de médiation ont été au menu de l’entretien accordé par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, à la chaîne Russia Today. Le ministre des Affaires étrangère et de la Communauté nationale à l’étranger a longuement abordé les relations avec le Maroc qui est, selon lui, «allé trop loin dans la conspiration contre l’Algérie en utilisant des groupes terroristes pour attenter à notre sécurité », ajoutant que «ce pays est allé jusqu’à s’allier à Israël contre l’Algérie dans une démarche que nous avons déjà qualifiée de dangereuse et d’inacceptable». Une attitude marocaine, explique-t-il, qui met toute la jette dans l’inconnu en s’appropriant les territoires du peuple sahraoui. Lamamra a également eu à aborder une panoplie d’autres questions à l’instar de la question palestinienne. A ce sujet, le chef de la diplomatie algérienne ne voit aucun intérêt dans la normalisation avec l’entité sioniste dans le règlement de la question palestinienne mais exprimera plutôt l’option de l’Algérie reposant sur la paix juste qui garantit au peuple palestinien son droit de jouir de ses droits. Interrogé sur l’Iran,  Lamamra qualifiera les relations algéro-iraniennes de normales et d’anciennes avec des intérêts communs notamment dans le cadre de l’OPEP. Le chef de la diplomatie algérienne qui a également émis le souhait de voir la Syrie prendre part au prochain sommet arabe a expliqué que cette question fait l’objet de consultations.

En ce qui concerne un autre conflit qui risque de dégénérer sur une guerre de l’eau entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte, Lamamra affirme que «le barrage de la Renaissance souffre de complications politiques outre des aspects qui entravent l’émergence d’une solution». Par ailleurs, et concernant les tensions avec la France, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que ««l’Algérie ne pratique pas la diplomatie des mégaphones et travaille doucement et calmement mais n’hésite pas à réagir avec toute clarté lorsqu’il s’agit d’atteinte à sa souveraineté ».  Tout en précisant que la majorité des déclarations ont été faites par la partie française, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que « l’Algérie a remis les points sur les ‘I’ et a pris des mesures concrètes pour protester contre ces atteintes venant d’autant plus du pays colonisateur en rappelant son ambassadeur pour consultation et qui se trouve encore en Algérie ainsi que la fermeture de son espace aérien  aux avions militaires français ». Questionné sur la polémique née entre le gouvernement français et le gouvernement malien sur une prétendue présence de militaires russes dans ce pays du Sahel, le chef de la diplomatie algérienne a également exprimé « le refus de l’Algérie de toute présence militaire sur le continent africain » mais a tenu à rappeler que « l’Algérie respecte la volonté des pays africains de chercher à se défendre. Justement à propos des relations avec la Russie, Lamamra indique que l’Algérie entretient des relations très fortes avec la Russie avec qui nous sommes liés par des accords stratégiques et avec qui nous discutons des questions africaines », soulignant que «l’Algérie est en constante concertation sur les questions relatives aux intérêts de Moscou en Afrique». Toujours au chapitre des questions africaines, M. Lamamra a affirmé que «l’Algérie considère les propos français sur le Mali comme une atteinte à la souveraineté de ce pays à qui nous avons exprimé notre solidarité ». En ce qui concerne la Libye, « les autorités libyennes devront, quant à elle, prendre des mesures pour désarmer les milices» a recommandé Lamamra qui a réaffirmé la demande de l’Algérie du départ des milices et des forces étrangères afin de préserver la sécurité des pays du voisinage. La rencontre de ces pays voisins de la Libye à Alger, ajoute-t-il, a été le déclic de tout un processus.

Akli Amor  

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